Sans Titre, medium photographique et peinture acrylique sur toile, 114x162cm, 2017 ©PierreDelavie

PIERRE DELAVIE

On les appelle « les mensonges urbains », les œuvres de Pierre Delavie interrogent la réalité et remettent en question notre perception visuelle. Ramollir un immeuble haussmannien avenue George V à Paris, rendre au château de Versailles l’alignement strict de son architecture, détourner la canebière à l’occasion de Marseille, Capitale Européenne de la Culture, reste sa manière de transformer le réel pour mieux le révéler tout en s’imprégnant de l’histoire du lieu choisi.

Le 11 janvier 2017, il installe sans autorisation un Radeau de Lampeduse naufragé dans la Seine. La toile monumentale déroulée pour plusieurs heures face à l’Hôtel de ville, entendait réagir contre le traitement infligé aux réfugiés et soutenir le Bureau d’Aide et d’Accueil aux Migrants (BAAM) qui adressait ses vœux à nos gouvernants.

Lien naturel avec ce qui se joue dans la galerie Loo&Lou dont il dit : « j’y ai trouvé un nouvel élan de l’outdoor vers l’indoor en correspondance avec ma recherche autour de l’art contextuel. Je m’essaie à une tentative englobante, holistique. Le déplacement de la Nuit debout et du mouvement contre la loi travail s’inscrit dans la réalité parisienne. Celle qui vibre autour de la Place de la République depuis 1789 sans qu’on la voie, et celle que l’on a vue ».

Et si les traces ont disparu, elles réapparaîtront en coups de pinceaux aptes à figer définitivement le film incessant du quotidien. Ce dont seule la peinture est capable, mais peut-on piéger l’incertitude ?