Cedric Le Corf est né en 1985 à Bühl, près de Baden-Baden (Allemagne), il vit et travaille en Bretagne, dans le Morbihan. Diplômé en 2009 avec les félicitations du jury et mention de l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne de Lorient.
Le paysage anatomique d’après les planches de Jacques Fabien Gautier d’Agoty s’est imposé au fil du temps comme le sujet de son travail.
Peu à peu l’homme dépecé se métamorphose en homme paysage. L’homme, l’arbre et la terre ont en commun de posséder tous trois une écorce et donc de pouvoir être écorchés. Un corps disséqué n’est-il pas aussi une vaste étendue paysagée aux multiples accidents, de plissements et de crevasses ? La moindre rugosité osseuse n’est pas sans rappeler les paysages rocheux de Patinir ; le réseau veineux, artériel ou nerveux irrigue telles des rivières et des fleuves les plaines et les estuaires ; les muscles, glaise de la Genèse, modèlent gorges et tertres.
Se servant de cette métaphore, il emploie des racines végétales comme élément paysagé pour y imbriquer os, vertèbres ou rotule en porcelaine. La racine dans son sens étymologique est en effet une partie d’un élément implanté dans un autre, ne dit-on pas la racine d’une dent, d’un cheveu, la racine dorsale. Il oppose ainsi l’élément brut du chaos à la maîtrise de la création, l’aspérité au poli, la décomposition à l’inaltérable, la pérennité de l’art à l’homme éphémère.
Imprégné de l’héritage rhénan et armoricain, confronté au pathos de Grünewald, de Baldung Grien, des pendus « Des misères de la guerre » de Jacques Callot à « l’Ankou », des danses macabres de Kernascléden où l’animé et l’inanimé se côtoient, jusqu’à l’horreur des charniers de Sobibor, il essaie, en s’attachant au motif, de faire sourdre de sa substance la sculpture, la peinture ou la gravure que le sujet recèle.
Il a fait plusieurs résidences d’artistes, la Fondation Dufraine à Chars, Académie des Beaux-Arts 2016-2018, la Résidence Spitzberg Expédition 2017, Membre de la Casa Velasquez à Madrid 2018-2019, la Fondation Miro à Palma de Majorque 2019. Il a reçu le Prix Georges Coulon (sculpture) de l’Institut de France, Académie des Beaux-Arts en 2017.
Il a participé à de nombreuses expositions individuelles et de groupe en France, en Allemagne, en Espagne et en Belgique.
« Joël Person est né en 1962 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Peintre et dessinateur, il allie dans ses compositions la pureté quasi classique du trait et une intensité rare de l’expression. Il compte de nombreuses expositions personnelles et collectives en France et en Chine. Il vit à Paris. Diplomé des Beaux-Arts de Paris. Il se consacre d’abord au portrait avant de privilégier les thèmes du cheval et les poses érotiques. Joël Person connaît les pièges de la virtuosité. Il cherche l’instant où l’influx nerveux, le jaillissement du vivant vont subvertir le cadre soigné de la figuration. Saturé d’énergie, le corps du cheval lui donne, depuis vingt ans, cette expérience du débordement et de la submersion. Mais Person est aussi un dessinateur de la figure humaine. Pour déjouer sa propre technique figurative, il guette le point de rupture dans le rituel statique de la pose. Cet instant où le modèle se cabre et fuit dans un ailleurs, il le capte partout et nulle part : une contraction du front, une torsion de l’épaule, une inclinaison du visage. Person maintient l’illusion réaliste de la peinture. La vie intense de ses portraits ne naît pas d’un style expressionniste, mais, dans une tension anxieuse, elle surgit de la confrontation de l’artiste à ce « soi » de l’autre, cette soudaine prise de liberté, cette solitude a l’état brut, qui tout à coup, très brièvement, surgit entre la surface du corps et la tension du système nerveux. »
— Philippe Garnier, Les Cahiers Dessinés #9
L’artiste compte plusieurs expositions personnelles et collectives en France et en Chine et nombre d’institutions se sont intéressées à son univers. Toutes les résidences auxquelles il a participé à travers le monde témoignent de sa trajectoire internationale (Chine, à plusieurs reprises, Bosnie Herzégovine, Irlande, Slovénie…). Son œuvre est répartie dans beaucoup de collections privées et présente dans plusieurs d’importance ; la collection Hermès notamment qui expose ses dessins et peintures dans ses boutiques dans le monde (Paris, Milan, Istanbul, Tokyo, Shanghai, Dubaï et Las Vegas...).
Joël Person a enseigné également le dessin à Prép’Art et l’Atelier Hourdé. Le dessin Confinement a été acquis par le Musée Jenisch de la ville de Vevey en Suisse.
Sortie de sa première monographie aux Cahiers Dessinés en septembre : Et il n'est plus de place alors pour la peur.