Universe : le mot s’impose lorsque l’on aborde l’œuvre de Matthias Contzen. Car le geste de l’artiste s’origine dans un désir profond de percer la nature des formes. Planet Bean, 2009, Planet Alpha, 2010, Planet Lucky, 2015, sphères de marbre évidées traversées de lumière, et Star 1200, 2015, présentées dans l’espace du Haut Marais, secrètent le principe créateur de l’univers : « mes planètes surgissent dans l’infiniment grand, quelques fragments de seconde après le Big Bang. Pourtant leurs formes m’ont été initialement inspirées par celles de microalgues, les diatomées centriques, venues sur terre il y a plus de 150 millions d’années », remarque l’artiste.
La dernière période de l’œuvre de Matthias Contzen, s’inscrit dans la perspective d’un ensemble de quatre sculptures en basalte noir, choisies par l’artiste comme les expressions les plus abouties de ses recherches des années 2 000. Fusion, 2007, de même que Together We Are Strong, 2005, Slow Motion, 2010, et Family, 2011 – exposées dans l’espace du Haut Marais – explorent déjà l’intériorité de la matière. Entre matité et brillance, leurs formes organiques et sensuelles ondulent, se jouent de leurs interstices et tendent vers l’infini. Dans un langage abstrait à la fois personnel et universel, s’exprime une même aspiration : réunir, embrasser une harmonie aussi originelle que fragile.
En regard de cet ensemble retraçant les dix dernières années de la création de Matthias Contzen, deux miniatures en stéatite datées des années 1980, dont la toute première sculpture de l’artiste, Dreibein, 1982, sortent pour la première fois de l’intimité du sculpteur et annoncent les intentions originelles de l’œuvre : nous révéler la beauté de l’univers, telle que nous ne la percevions plus.