GONG ZONE

Ahn Sun Mi

Loo & Lou Gallery - Haut Marais
12.11.2015 - 06.02.2016

 

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Dix ans après les premiers autoportraits d’Ahn Sun Mi, l’exposition « Gong Zone » apporte un regard nouveau sur son œuvre. Autour du thème de la nature, une sélection de dix photographies datées de 2007 à 2015, pour la plupart inédite, retrace l’épanouissement de l’artiste. Visage camouflé (Guetteur, 2007), puis regard à l’affût (Timidité, 2009), la photographe fait bientôt corps dans un cocon cactus (Autoportrait, 2012) ou une peau d’écorce (Variations, 2012), pour sortir de terre encore ensommeillée (Femme plante, 2013), bourgeon en pleine métamorphose, s’élevant sous les rayons solaires qui le feront éclore (série Gong Zone, 2015).

À mesure que le parcours file la métaphore d’une femme végétale s’ouvrant à la lumière, une autre poétique de la coexistence se fait jour. Si l’idée de coexistence, traduite par le terme « gong zone » en coréen, traverse toute l’œuvre d’Ahn Sun Mi dans un jeu de dissonances au cœur duquel l’artiste cherche sa place entre deux mondes, elle s’illustre ici dans une harmonie retrouvée du sujet et du monde. En contrepoint d’une vision plus commune du travail de l’artiste – surtout conçue dans des mises en scène aux accents pop et surréalistes qui la retiennent non sans dérision dans l’univers de l’enfance, ou encore dans des compositions d’un onirisme sombre empreintes de mélancolie – l’exposition dévoile, de l’antagonisme à la conciliation, le cheminement intime de la photographe et de son œuvre vers la maturité.

Mais la nature n’est pas seulement ici un prisme thématique capable de renouveler notre vision de l’œuvre d’Ahn Sun Mi : elle s’impose comme le sujet même de ces photographies, patrimoine universel auquel l’artiste rend hommage. « Lorsque je me suis installée en France, j’étais très nostalgique de la Corée, se souvient Ahn Sun Mi, seule présence familière, la nature fut mon abri, mon refuge. Au fil des années, elle n’a jamais cessé de me nourrir et c’est en elle que j’ai puisé ma force. » Et de poursuivre : « mon travail témoigne pleinement du caractère indissociable dans la culture coréenne de la pensée de la nature et de celle de l’être. »