MES TOPOGRAPHIES
Dans un geste répétitif, Camille trace des lignes avec une sorte de tremblement qui crée un mouvement vibratoire et exploratoire d’un monde microscopique. Ce tissage arachnéen de lignes ondulées, fixées sur le dessin avec des épingles à étaler, forme une fermeture qui débouche peu à peu sur une ouverture, un champ nouveau de tous les possibles :
« Comme s’il y avait une ouverture, une ouverture qui serait un rassemblement, qui serait un monde, qui serait qu’il peut arriver quelque chose, qu’il peut arriver beaucoup de choses, qu’il y a foule, qu’il y a grouillement dans le possible (…) »
— Henri Michaud, Misérable Miracle, Editions Gallimard, 1956, p 20.
LES ABYSSES
Dans sa recherche sur la distorsion, Camille Grandval se tourne vers la matière en utilisant le principal marqueur vestimentaire de l’identité féminine : le collant. Métaphore de l’élasticité du temps qui s’étire à l’infini, ils sont distendus, troués, liés. Sur le plan esthétique, la matière donne alors naissance à des compositions aquatiques absolument noir / absolument blanc évoquant des fonds marins peuplés de « méduses » formées par les ombres portées des trous sur le tableau.