Depuis ses premiers tableaux composés de mortiers colorés intégrant des collages de ses propres photographies jusqu’à ses récentes tapisseries, Aurélia Jaubert a été fascinée par la métamorphose des images, leur passage d’un support à un autre, les illusions qu’elles engendrent.
Elle a progressivement quitté la surface traditionnelle du tableau pour des compositions hétérogènes, sortes de mélange utopique pour réfléchir les crises historiques de la représentation.
Elle privilégie le mélange, le détournement : peinture, textile, photographie, image numérique, collage, couture, sculpture, son, musique, lumières trouvent chez Aurélia Jaubert une légitimité originale à être empruntés et montés... Anoblir les restes, s’intéresser aux moindres manifestations de la nature (reflets, bulles, ombres, traces…) et les réinsérer dans un cycle de métamorphoses qui efface la valeur d’usage et réinstaure une inattendue valeur esthétique, autant de gestes d’une collectionneuse que ceux d’une artiste qui reste toujours fidèle à l’image.
Rêver sur le destin fantastique des petits accidents ou objets de la vie quotidienne, bavures, taches, coulures, débris colorés, bandes magnétiques déclassées, vieilles bouées de piscine, échantillons de tissus... Autant de ruines modernes à partir desquelles Aurélia Jaubert, herboriste du bitume, tente de réinventer des images élégantes, étonnantes, saugrenues, inédites.
—Dominique Païni, Critique et commissaire d’expositions indépendant, Directeur du Centre Pompidou (2000-2005), Directeur de la Cinémathèque française (1990-2000)
Expositions collectives (sélection) :
2022 La Ronde, Musée des Antiquités et Musée de l'éducation, Rouen
Mon voyage à travers les tapisseries de 1520 à 2020, Galerie Jabert, Aubusson
2021 L'Assemblage, une pratique médiumnique, Le 19 - Centre régional d'art contemporain, Montbéliard
Musée TAMAT, Tournai, Belgique
Musée d'art et d'industrie, La Piscine, Roubaix