ELISABETH DAYNÈS

Née en 1960 à Béziers, France, Elisabeth Daynès vit et travaille à Paris. Dès ses débuts dans l’univers théâtral, elle est fascinée par la question de l’identité et de la métamorphose. A partir des années 1990, cette passion la conduit à recréer minutieusement les corps des humains de la préhistoire, sur la base des connaissances scientifiques les plus pointues. Elle devient ainsi une paléoartiste d’envergure mondiale, avec notamment ses reconstitutions d’hommes fossiles pour le musée de Tautavel ou sa création de l’Australopithèque Lucy en 1999 pour le Field Museum, Chicago. En 2010, elle reçoit le prix John J. Lanzendorf PaleoArt Prize. En 2011, le musée de la préhistoire d’Ile-de-France lui consacre une exposition exclusive, tandis que nombre de ses sculptures d’hominidés sont inaugurées en Corée du Sud. A partir de ce travail sur les origines, elle invite le spectateur à se poser la question de l’apparence et du visage humains, aujourd’hui et dans le futur.

Aujourd’hui, l’artiste mène une réflexion sur l’identité, la signification du crâne et du visage depuis les origines, à nos jours et dans le futur. En utilisant une grande variété de format, de matière et de traitements, en reprenant et détournant les motifs du crâne, elle montre tous les visages que nous aurions pu avoir, et que nous aurons un jour, si telle est notre volonté. Le crâne est au début et à la fin de toutes choses : il est la charpente, le socle identitaire de chaque individu. Il est cette partie ou le squelette est le plus saillant.

Sa collection d’écorchés en relief, souligne les aspects d’une humanité plurielle et foisonnante. En insistant sur le moment miraculeux ou les chairs repeuplent les zones d’os, en magnifiant les muscles du visage et des regards, elle nous invite à un face à face extraordinaire avec cinq personnages en quête d’identités.

Elisabeth Daynès veut également montrer qu’à l’heure des réseaux sociaux et de l’omniprésence des images, chacun est désormais libre de s’inventer une infinité de miroirs narcissiques : la frontière est devenue floue entre le réel et le virtuel, entre l’artificiel et le naturel. Son art joue donc sans cesse avec la science, car la science fabrique une grande partie de notre imaginaire. L’apparence physique et la recherche perpétuelle de perfection est devenue aujourd’hui une obsession. Changer de nez ou de bouche pour un rendez-vous professionnel ou un diner entre amis ? Pas si surréaliste à l’heure où la technologie a pris le relais de l’évolution biologique...